Soutenons Nosaïs et les chiens de détection du Covid-19

Soutenons Nosaïs et les chiens de détection du Covid-19

Nous vivons une période sanitaire compliquée où comme par le passé, l'animal peut occuper une place prépondérante et aider l'humain dans sa lutte contre le Covid 19. Valérie Maumon la fondatrice de la société ELEMENT.vet nous explique ses motivations et son soutien pour le projet Nosaïs :

ELEMENT.vet ne pouvait pas rester spectateur sans aider cette initiative française menée par mon ami Dominique Grandjean et son équipe. Nous partageons la même passion pour les chiens de travail et lorsque Dominique m'a parlé de son projet j'ai immédiatement trouvé l'initiative géniale et ambitieuse. Mais de l'ambition il en faut face aujourd'hui au monde dans lequel on vit, face à ce nouveau défi. Se faire aider des chiens, quelle belle idée pour sauver le monde dans lequel l'animal n'a pas encore pour moi la place qu'il devrait avoir. 

De la volonté, nous en avons, de l'ambition aussi, du cœur et le sens de l'amitié également, alors j'ai réfléchi à la manière d'aider Nosaïs avec nos moyens et notre savoir faire. Relayer et récolter des dons sur notre boutique en ligne, sur nos manifestations et événements organisés, m'ont semblé être un bon début, car nous devons tous nous sentir concernés !

Et si l'animal sauvait l'homme encore une fois, je veux bien en faire le RÊVE !

Dominique Grandjean (Professeur à l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort et chef du service vétérinaire des Pompiers de Paris) et son équipe Nosaïs.

Un grand bravo à : Lesko, Maïka, Guess, Gun, Ombra, Nash, Onda, Nikita, Asko, Inti, Orezza, Fidjie, Loki, Jet, Bruce, Oslo...

Vous êtes nos héros !

Crédit photo : Bruno Vigneron

 

Dominique nous explique ce projet, la formation des chiens et l'avancée de l'étude ... "En pratique, nous collaborons avec des hôpitaux, où sont pratiqués des prélèvements de sueur axillaire – sous les aisselles – chez des patients testés positifs au coronavirus. Des tampons de ouate sont placés quelques minutes sous leurs bras, avant d’être enfermés 24 heures dans des boîtes hermétiques pour s’assurer que les échantillons ne contiennent plus aucune particule virale.

Nous travaillons avec des chiens pompiers et habitués à rechercher des personnes disparues, et avec des chiens de la société Diagnose, dont les animaux, formés à la détection d’explosifs notamment, ont déjà intégré un catalogue de plusieurs dizaines d’odeurs spécifiques.

Ici, il s’agit de les entraîner à identifier l’odeur caractéristique que pourrait avoir le Covid-19. Soit une odeur de plus à la bibliothèque d’odeurs spécifiques qu’ils ont en mémoire.

Les échantillons sont placés dans des bocaux stériles puis dans une petite trappe, près du jouet préféré du chien. Accompagné de son maître, il vient respirer cette odeur avant de récupérer son jouet. Pour lui, flairer le virus devient un jeu. Puis, on soumet une ligne d’échantillons – un positif et plusieurs négatifs – au flair du chien, qui va aller s’asseoir devant l’échantillon positif."

https://www.instagram.com/tv/CDHKnWwK-ES/

Quelles pourraient être les applications pratiques ?

"Les essais sont encourageants, et nous devrions avoir des résultats concrets d’ici à trois semaines. Ensuite, il faudra obtenir la validation scientifique de ce protocole. Si cette méthode de détection du virus fonctionne, cela permettra de faire de la détection de masse du Covid-19.

Un seul chien pourrait « tester » plusieurs centaines de personnes chaque jour.

Cela pourrait être déployé dans les aéroports, au débarquement des paquebots, et même à l’échelle de certaines municipalités. Cela viendrait en complément des tests PCR et sérologiques, qui ne sont pas fiables à 100 %, qui ont un taux important de faux négatifs.

C’est un dispositif rapide, qui ne nécessite aucun matériel de prélèvement, donc aucun risque de pénurie de réactif ou d’écouvillon ! C’est pratique et ce n’est pas cher, ce qui en fait un atout intéressant aussi pour la stratégie de dépistage des pays les plus pauvres, qui n’ont pas une capacité importante de tests biologiques. "

A ce jour, plusieurs pays parmi lesquels le Brésil, la Belgique, le Maroc ou la Suisse, ou encore le Québec, ont manifesté leur intérêt.

Les choses bougent :

Publié le 28 août 2020

Communiqué de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie vétérinaire de France : Test olfactif de dépistage de la Covid-19 utilisant des chiens entraînés.

"L'extraordinaire acuité olfactive des chiens a longtemps été utilisée par les douanes pour détecter les explosifs, les drogues ou certains aliments et par les équipes de premiers secours mobilisées en cas de catastrophe pour rechercher des personnes enterrées. De même, cette aptitude est exploitée dans le domaine médical pour détecter les maladies humaines (cancer, paludisme, clostridium difficile, maladie de Parkinson, etc.). ) ou animaux (pestivirose bovine, gale).

L'idée d'utiliser l'odeur des chiens pour détecter les patients atteints de Covid-19 a été considérée par des équipes multidisciplinaires (vétérinaires, médecins, biologistes, soignants de chiens ) pour répondre à la demande globale d'un test de dépistage. rapide, simple, non invasive, sensible et spécifique, ce qui peut réduire la charge des laboratoires de biologie médicale. En fait, face à l'augmentation des demandes de tests pour la détection de Covid-19, l'utilisation de ′′ chiens traqueurs ′′ permettrait de réduire les retards encore trop longs pour obtenir le dépistage par RT-PCR, en particulier dans les cas suspects et contacts.

 
Il est important de garder à l'esprit que même si certains animaux de compagnie ont pu être infectés par leur propriétaire avec Covid-19, les chiens ne sont pas très sensibles à l'infection. Parfois ils développent des formes mineures mais ne transmettent pas les sars-coV-2 aux humains. Ces divers tests olfactifs sont obtenus avec des chiens entraînés dans le respect d et le  bien-être animal.
 
Les premiers résultats obtenus par une équipe allemande et une équipe française, utilisant de nouveaux tests olfactifs de biologie médicale, montrent que les ′′ chiens traqueurs ′′ entraînés sont capables de reconnaître une odeur spécifique de Covid-19 correspondant à un ensemble de composés organiques volatils ... substances spécifiques ou autres substances métaboliques produites par l'organisme malade, appelées volatiloma ou COV (composés organiques volatils).
Le volatilome, qui se trouve dans le sang, peut être excrété dans l'air, l'urine, la salive, les selles, le lait et la sueur spirale. C ' est une association complexe avec des substances endogènes ou exogènes (aliments solides ou liquides ingérés, produits d'hygiène utilisés, médicaments, etc.). ). C 'est pourquoi les chiens doivent être entraînés pendant deux ou trois semaines pour qu'ils reconnaissent une odeur spécifique, une capacité validée par les entraîneurs de chiens.
 
L 'étude allemande de l'université vétérinaire de Hanovre réalisée avec 7 chiens de 10.388 échantillons de salive et de trachéobronchial inactivés par bêtapropyolactone s'est terminée avec une sensibilité de 82,6 % et une spécificité de 96,3 % [3 ]. L ' étude française de l'École nationale vétérinaire d'Alfort (Projet NOSAÏS), utilisant de la sueur axillaire considérée comme non polluante, a obtenu des résultats similaires avec 8 chiens et 368 essais : 4 chiens étaient efficaces , les 4 autres qui ont été efficaces, ils étaient 83 %, 84 %, 90 % et 94 % . Études ultérieures au Liban et aux Émirats arabes unis Unis ont trouvé une sensibilité de 92 à 98 %.
 
Certains cas presymptomatiques de Covid-19, négatifs sur RT-PCR, ont été identifiés par détection d'odeur quelques jours avant le début des symptômes et la positivité de RT - PCR  etc. ) ou au niveau individuel.

L’Académie nationale de médecine et l’Académie vétérinaire de France recommandent :

– de compléter l’évaluation scientifique et le développement de ce nouveau test afin de le mettre en œuvre dans les meilleurs délais :

– d’en préciser les performances analytiques (sensibilité, spécificité) ;

– d’identifier dans le volatilome la ou les molécules spécifiques de la Covid-19 ;

– de promouvoir la constitution d’équipes dédiées (personnel, chiens) ;

– de sécuriser la présentation des échantillons à analyser, tant pour les chiens que pour le personnel ;

– et de définir les règles de bon usage de ce type de test. 

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